À quelques pas de la passerelle rouge de l’Axe majeur, en bordure d’Oise, prenons la route en direction du quartier village de la Ville de Vauréal. Son charme naturel et son côté pittoresque accueillent la Cour des Arts. Dans ce vieux corps de ferme, témoin d’un passé agricole, sa restauration moderne contraste et abrite une vingtaine d’ateliers à la frontière de l’artisanat et de l’art
Bonjour Shâm, peux-tu nous dire en quoi ce lieu, la Cour des Arts, est si particulier à tes yeux ?
Shâm Petit : ce lieu est très agréable et propice aux métiers créatifs. Ici, beaucoup de métiers se croisent de la restauration de céramique au travail du verre et de la faïence, en passant
par la peinture sur porcelaine, la maroquinerie,
la tapisserie, le vitrail, la couture, la coutellerie, la peinture, la lutherie, la céramique, la teinture végétale… Ce sont des matières très différentes, mais les conseils et l’entreaide fusent entre nous. J’adore cet esprit collectif qui s’en dégage, d’avoir autant d’artisans et de corps de métiers unis et uniques, c’est enrichissant pour chacun d’entre nous. Cela nous donne une émulsion de groupe et le lieu est juste grandiose.
Je vois dans ton atelier…
Des masques, des têtes de dragons, des cerfs-volants, tout plein de collections de bric-à-brac. Peux-tu nous en dire plus ?
S. P. : Nous venons tout juste de déménager et l’atelier va bientôt se découper en 3 parties :
l’espace fabrication avec l’établi et toutes les matières premières qui vont être transformées sont stockées ici. Juste à côté, tu trouves l’atelier bois avec la machinerie pour le travailler puis la découpe de vinyle. À l’opposé, nos valises ateliers que j’anime pour la fabrication d’avions, de carnets en vinyle, des bébêtes mexicaines, de cerf-volant coréen…
La 2e partie, c’est la collection : nos plus beaux cerfs-volants et toupies sont stockés ici. Impossible de tous les compter ! Ces pièces peuvent être rares, comme pas du tout mais sont toutes pour nous d’une valeur inestimable. Ces trésors sont ramenés de nos voyages des 4 coins du monde. Le 3e espace sera dédié à la boutique qui devrait nous permettre d’accueillir du public toute l’année et
surtout de le rencontrer. Nous comptons ouvrir le shop en février 2025, d’ici là, y’a du pain sur la planche ! (Rire)
Et ici, tu travailles toute seule ? Comment as-tu développé cette passion ?
S. P. : Je travaille avec Ludovic Petit, mon père avec qui je partage cet atelier. Au départ, c’est son activité, il a commencé les cerfs-volants il y a 40 ans du côté de Marines où il habite , dans sa bambouseraie. Oui, c’est un fou de bambou ! Il se passionne pour cette matière et détecte tout de suite ses propriétés : la souplesse alliée à sa résistance. C’est dans le jardin qu’est née l’envie de le maîtriser et de le transformer. Le cerf-volant et sa structure en bambou permettent de lancer une activité professionnelle, car cela n’existait pas du tout en France à l’époque, alors que la demande était forte.
Et moi, j’ai toujours évolué dans cet univers, c’est tout naturellement que j’y consacre ma carrière à mon tour. Aujourd’hui, on crée ensemble, on se donne des idées, on se soutient et on se partage le travail.
L’objet cerf-volant est au cœur de ton projet, peux-tu nous expliquer quel rapport tu entretiens avec lui ?
C’est un vecteur incroyable qui permet de rêver et de faire rêver. Au-delà de l’objet, on partage quelque chose d’extrêmement fort sentimentalement. La magie opère sur site, lors de la phase d’envol. Sentir le public s’émerveiller juste en voyant ces immenses dragons s’envoler, les petits comme les grands ont ces regards pétillants. C’est un monde qui respire la bienveillance. C’est aussi un vecteur de communication, un moyen d’expression connu par tous les peuples sur cette planète. Où que l’on voyage, dans n’importe quel pays, nous trouvons de nouveaux passionnés et de nouvelles techniques de fabrication.
L’objet cerf-volant est au cœur de ton projet, peux-tu nous expliquer quel rapport tu entretiens avec lui ?
S. P. : C’est un vecteur incroyable qui permet de rêver et de faire rêver. Au-delà de l’objet, on partage quelque chose d’extrêmement fort sentimentalement. La magie opère sur site, lors de la phase d’envol. Sentir le public s’émerveiller juste en voyant ces immenses dragons s’envoler, les petits comme les grands ont ces regards pétillants. C’est un monde qui respire la bienveillance. C’est aussi un vecteur de communication, un moyen d’expression connu par tous les peuples sur cette planète. Où que l’on voyage, dans n’importe quel pays, nous trouvons de nouveaux passionnés et de nouvelles techniques de fabrication.
Tu nous parles de voyage… Comment s’articule l’activité de l’atelier aujourd’hui ?
S. P. : Pour la fabrication, tout est ici, à la cour des Arts à Vauréal. Côté événementiel, notre activité gravite autour de 2 événements que nous avons créés sur Marines, le festival international de la toupie en février et en mai le festival international du cerf-volant.
Puis, en Charente-Maritime à Talmont-sur-Gironde, notre boutique est ouverte pendant les vacances scolaires où nous mettons en vente toutes nos créations ainsi que les objets que nous ramenons de nos voyages. Cet espace accueille aussi le petit musée du cerf-
volant avec des expositions de nos collections. Pour le côté ludique, on propose aussi des ateliers de fabrication quotidiennement. Enfin, la partie voyage s’articule autour des sollicitations internationales que nous rencontrons et nous emmène toujours vers de nouvelles découvertes.
Interview de Sham Petit Atelier Vents du tao – Spécialiste du vent et du recyclage